Projet Ouvertur’E (P.O.E.)

Le 22 août 2010 – Revu et simplifié le 14 novembre 2012

Plus un projet est simple,
Plus il est susceptible de devenir monumentale.
Mais, ce n’est pas parce qu’il est simple, qu’il sera simple à mettre en lumière.

* * *

* * *

I – Projet « Ouvertur’E » (« P.O’E ») : Version courte (Cf. Image 1.)

II – Projet « Ouvertur’E » (« P.O’E ») : Version longue

II – 1. 1er Constat : le projet est déjà en cours
II – 2. 2ème Constat : au cœur de l’art contemporain
II – 3. Historique : 16 – 25 août 2010 (Revu et simplifié le 14 novembre 2012)
1. Le jour d’un vernissage
2. Dessiner en public
3. L’atelier portatif dans la galerie
4. Plier une carte
5. René Char
6. Passer la carte – Acte de Résistance
7. « Passer le mot »
8. Bilan 1
9. « L’angle de la Rencontre »
10. « L’ouverture vers le cosmique »
11. « Mise en scène »
12. L’exposant
13. L’exécutant
14. Les réactions
15. L’ouverture d’une partie d’échecs
16. Une partie à deux
17. La suite de la partie

* * *

II – 1er Constat : le projet est déjà en cours

Les arguments du projet ne seront pas construits selon un schéma linéaire (avec une introduction, un développement et une conclusion), mais un schéma spécial établit en fonction de la chronologie du projet qui a déjà pris place dans le monde…

C’est un point important, car cela implique qu’un premier prototype de la performance a déjà été fait (testé), « Projet Ouvertur’E » (« P.O’E – 1. ») et je peux donc tirer un « enseignement », des conclusions sur les cinq jours de la performance – action.

* * *

II – 2ème Constat : au cœur de l’art contemporain

Comme on pourra le constater, la performance s’installe d’une manière déconcertante dans le cœur de plusieurs problématiques de l’art contemporain. Il n’est pas question ici de développer l’ensemble de ces problématiques, ils seront, pour le moment, simplement cités.

Les problématiques se déclinent à deux niveaux, d’une part à un niveau général : Quels est le rôle de l’art contemporain et de l’œuvre d’art ? Quels est le rôle et la place d’un artiste ? D’autre part, à un niveau particulier, il s’agit des rapports sous-jacents dans le cadre des expositions d’objets artistiques concrets (dessin, tableau, photographie, volume, etc.) :

Les rapports concernent, entre autres, la chaîne schématique suivante, que nous appellerons la « Chaîn’E » et que nous disposons en colonne :

1. Monde (société) ↔ 2.
2. Art contemporain (concept) ↔ 3.
3. Artiste (être) ↔ 4.
4. Œuvre d’art (qualité objet) ↔ 5.
5. Galerie (espace d’exposition) ↔ 6.
6. Attente (temps d’exposition) ↔ 7.
7. Culture (esprit) ↔ 8.
8. Publique (société) ↔ 9.
9. Négociation (vente) ↔ 10.
10. Acquisition (appropriation) ↔ 11.
11. Mise en place (installation) ↔ 12.
12. Contemplation (émotion) ↔ 13.
13. Calque identitaire (psycho) ↔ 14.
14. Partage – échange (ou non) ↔ 15.
15. Autres.

Ainsi, la « Chaîn’E » est (presque) immuable et obéit à des règles relativement strictes, c’est une « tradition » acceptée par la société, elle offre des critères logiques et raisonnables. C’est la loi du marché. Or justement, le « Projet Ouvertur’E » va bouleverser cette « Chaîn’E » permanente d’une part en supprimant quelques points de la « Chaîn’E », en particulier les points 6, 9 et 11 ; d’autre part, en « chargeant émotionnellement » les points 8, 10, 12 et 14.

Les pages suivantes vont illustrer mes propos.

* * *

II – 3. Historique : 16 – 25 août 2010 (Revu et simplifié le 14 novembre 2012)
1. Le jour d’un vernissage

L’idée a pris racine, le jour du vernissage de l’exposition « Échecs et Arts 2 » à Belfort, le samedi 14 août 2010. (Cf. Image 2.)

J’étais assis près de mon travail.
Les gens passaient en me contournant…

J’ai décidé de dessiner…
J’ai aussitôt commencé un dessin.
Mais, je n’ai pas réussi à le finir.
J’étais aspiré par l’agitation ambiante.

*

2. Dessiner en public et offrir le dessin

De retour,
Dans la soirée.

J’ai pensé un moment à cette petite action :
Dessiner en public.

Après tout.
Je faisais ce que je fais d’habitude.

J’ai décidé d’agrandir cette action.
De lui donner du souffle.
De mélanger les lieux.
De me les appropriés.

Comment ?

En dessinant en public,
sur un support en papier,
de format Carte Postale,
10 x 15 cm.
Et de « l’offrir » aux personnes qui se présentent dans l’espace…

*

3. L’atelier portatif dans la galerie

Le lendemain, le 15 août.
J’ai emporté sur moi,
dans mes poches,
une vingtaine de C. P.
des stylos, des crayons,
de l’adhésif en papier,
et, un livre de poésie :
« Fureur et Mystère »
de mon poète préféré :
René Char.

*

4. Plier une carte

J’ai commencé par plier une Carte Postale (C.P.), (Cf. Image 3.)
2 fois au niveau de sa largeur,
2 fois au niveau de sa longueur,
de façon à obtenir, 3 x 3 cases

█ █ █
█ █
█ █ █

J’ai dessiné en prenant soin, (Cf. Image 4.)
de laisser la 3ème case de la 2ème rangée vide.

Le plus souvent, il s’agissait d’un « Personnag’E » filiforme,
qui avait les pieds sur terre,
et les mains dans le ciel.

[Que j’appellerais plus tard : Un Personnag’E cosmique.]
J’entourais le personnage par des éléments hétéroclites,
relativement complexe,

[Que j’appelle aujourd’hui,
Le poids terrestre.]

Ensuite,
Je m’arrangeais d’ajouter,
(Cf. Image 5.)
Un poème de René Char,
Un numéro d’ordre et une date d’exécution…

Enfin,
J’ai replié la carte,
En obtenant, une mini carte pliée épaisse de 3.5 x 5 cm.
(Cf. Image 6.)

*

5. René Char

Les poèmes de René Char,
Sont évidemment importants,
Ils sont souvent notés verticalement.
Les premiers poèmes sont extraits des « Feuilles d’Hypnos » (1943 – 1944) [Hypnos : le sommeil]
Sur la 1ère carte : « Comment m’entendez-vous ? Je parle de si loin… » ;
la 2nde : « Le fruit est aveugle. C’est l’arbre qui voit. » ;
la 3ème : « Agir en primitif et prévoir en stratège ». etc.

*

6. Passer la carte – Acte de Résistance

Je me retournais sur ma chaise,
et je passais la carte pliée,
à un visiteur,
(Cf. Image 7.)
qui étais pris de court.
J’aperçois sur son visage,
à la fois,
un sourire et un étonnement.
Je ne me rappelle plus très bien, dans l’ordre, ce que j’ai dit :
« C’est un témoignage de la générosité de l’art. …C’est un Acte de Résistance. »

*

7. « Passer le mot »

De tout ce qui précède,
Je tire des conclusions passionnantes, et pleines de promesses.
Nous y reviendrons.

Mais, la chose la plus intéressante,
C’est le moment où je « livre le mot » (en E),
(Cf. Image 8.)
à une personne qui se trouve prés de moi.

C’est un moment fort,
Qui me rappelle,
Subjectivement et
Rétrospectivement.
Les périodes troubles de l’Histoire,
Où on passait,
Discrètement,
Des mots qui exprimaient des messages importants.
Une question de vie ou de mort…

*

8. Bilan 1

Lundi 23 août 2010

Au total,
Sur 5 jours de présence personnelle à l’exposition,
J’ai passé 37 « Plis ».
En voici le détail :
1. Dim 15 : 03
2. Mar 17 : 03
3. Jeu 19 : 10 + 02*
4. Ven 20 : 13
5. Sam 21 : 09
Total : 40 – 2 = 38 (* : rendu : 02)

J’étais absent les lundi 16 et mercredi 18 août.

*

9. « L’angle de la Rencontre »

Sera toujours,
Comme l’a souligné André Breton,
« Un moment magique »,
et j’ajoute,
pour ma part,
rare, fort,
pour tout dire,
cosmique.

C’était un moment,
qui venait troubler
la paix apparente du lieu,
et du visiteur.

*

10. « L’ouverture vers le cosmique »

Je souhaite ouvrir une parenthèse,
sur l’utilisation du mot « cosmique »,

Qui risque de paraître
aux yeux de certains
« gonflant ».

Pourtant,
en anticipant,
ce mot est, tout compte fait,
l’essence même du « Projet E »,
son ultime destination,
son orientation permanente.
Le cosmique est le but.
C’est à la fois l’objectif et le moteur.

[Il s’agit en fait, d’une Ouverture vers le cosmique.]

D’autre part,
je considère un dessin (peinture ou autre),
comme une aventure de
re-connaissance,
un voyage cosmique.

En résumé, le cosmique s’oppose au terrestre…

*

11. « La Mise en scène »

Elle contribue à ajouter,
une qualité supplémentaire,
à la densité de l’oeuvre.

En effet,
les visiteurs ne regardaient pas simplement,
le travail d’un artiste,
mais aussi,
et en même temps,
l’artiste au travail.

*

12. L’exposant

De même,
il faut également souligner,
un autre renversement intéressant,
Je n’assistais pas à l’exposition,
en tant qu’un exposant,
attendant une éventuelle transaction,
(que tout le monde reconnaît être une situation,
parfois ennuyeuse, et peu dynamique…)

*

13. L’exécutant

J’assistais ainsi à l’exposition,
en tant qu’exécutant.
Je n’étais pas dans l’attitude,
de celui qui attend,
mais dans celui qui « trouble »,
poétiquement, spontanément,
et d’une façon brève la sérénité des lieux.

Le moment de « passation » était en fait,
« Silencieusement explosif »,
suivi par des moments d’incertitude (cosmique)…

Je reviendrais sur ce propos,
car, évidemment,
la réaction des visiteurs est passionnante.

*

14. Les réactions

La réaction des visiteurs se divise en plusieurs catégories (les chiffres sont approximatifs au plus près) :
Les hésitants, (2/40, 5%), ils demandent s’ils peuvent garder le dessin ;
Les curieux, (12/40, 30%), ils demandent une « explication » ;
Les polis, (15/40, 37%), ils disent « Merci » ;
Les complices, (1/40, 2.5%), ils « jouent » la Résistance ;
Les sceptiques, (2/40, 5%), ils reposent le pli sur la table ;
Les conquis, (6/40, 15%), ils sont subjugués par le projet.
Hors catégorie, il s’agit du dernier pli qui a été passé au champion du monde d’échecs, Anatoli Karpov.

Deux faits restent à préciser :
80 % des visiteurs,
sont des personnes qui participent au championnat de France des Jeux d’échecs,
une population qui s’étale de 11 à 70 ans.

*

15. L’ouverture d’une partie d’échecs

J’ai ainsi,
adapté le projet au tournoi,
ce qui explique le choix du titre : « Ouvertur’E »,
Car, chaque partie d’échecs est constituée de trois parties :
L’Ouverture, le milieu de partie et la fin de partie.

Une Ouverture, est une série de coup, dans laquelle,
le joueur commence à ouvrir son jeu,
en déployant ses pièces.
Elle annonce d’emblée,
une certaine stratégie,
que l’adversaire prend en compte,
et réagit, en anticipant avec des variables…

*

16. Une partie à deux

Le fait qu’une partie,
se déroule entre deux personnes,
explique le fait que la performanc’E s’effectue également entre deux personnes.
D’ailleurs, ce caractère est à souligner,
puisque la performanc’E n’est pas collective,
mais à chaque fois,
individuelle et intime…
« Un acte est vierge, même répété. » René Char.

Le 16 novembre 2012.

* * *

17. La suite du projet

La suite est en cours de réalisation.

* * *

© Projet E3, Eoesis, Projet « Ouvertur’E », 2010 – 2013

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